5.2 Conditions de dangerosité du son

5.2 Conditions de dangerosité du son

 

 

       Il n'y a pas de différence fondamentale entre des sons tels que la parole, la musique et le bruit. Le son devient du bruit lorsqu'il est gênant ou lorsqu'il est nocif pour le système auditif il n'est donc pas défini sur des particularités physiques,  mais sur des critères perceptifs et biologiques.

 

5.2.1       Dangers liés à la fréquence :

 

       Le diagramme de Fletcher et Munson (Doc 5.2.1 ci- après) représente le seuil de douleur et d'audition pour chaque intensité en fonction de la fréquence. Comme le montre ce diagramme la sensibilité maximale de l'oreille est entre 1000 et 5000 hertz, c’est une gamme qui correspond à la  fréquence de la parole. Ce sont les fréquences qui sont les premières à être inaudibles en cas de perte d'audition. Néanmoins des sons de très haute fréquence, au dessus de 10 000 hertz sont très gênants et peuvent entraîner une sensation de douleur.

 

 

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  Doc 5.2.1 : Diagramme de Fletcher et Munson

 

 

 

 

 

           5.2.2       Dangers liés à la puissance :

                                                                                                                                                      

          Plus un son est puissant plus il dangereux pour les cellules ciliées de l'oreille. Le problème est que nous sommes exposés au quotidien à des sons de ce type. Plus le niveau sonore est élevé, plus la durée d'exposition maximale par jour pour ne pas endommager le système auditif doit être courte. Chaque fois que le volume sonore augmente de 3 dB, la durée pendant laquelle notre oreille devrait être exposée au maximum diminue de moitié. Voici quelques exemples de durée maximale d'exposition quotidienne à un pour ne pas endommager son système auditif:

 

 

                   - ambiance sonore de 85 décibels : maximum 8 heures

                 - ambiance sonore de 103 décibels : maximum 7 minutes et 30secondes        

                 - ambiance sonore de 112 décibels : 56 secondes

                 - ambiance sonore de 121 décibels : 7 secondes       

                 - L'exposition à des sons d'intensité de plus de 130 décibels peut immédiatement entraîner un traumatisme auditif.

 

        Nous pouvons dans la vie de tous les jours être exposés à des ambiances sonores de ces intensités. En effet les exemples les plus communs sont les boîtes de nuits ou les salles de concerts dont l'ambiance sonore est en moyenne autour de 110 décibels. L'exposition à ces sons dans ce genre de lieu est prolongée et donc extrêmement nocive pour l'oreille. Mais également un phénomène qui prend énormément d'ampleur, et dont peu d'utilisateurs sont conscients de la nocivité est le baladeur mp3, en effet 87% des 15-24 ans utilisent couramment un baladeur dont 20% de ces utilisateurs les écoutent à pleine puissance. Ces baladeurs, selon la loi sont bridés à 100 décibels, à pleine puissance ils représentent donc un réel danger. De plus l'utilisation d'oreillettes est plus dangereuse que les casques car elles sont placées directement dans le conduit auditif et n'isole pas des bruits extérieurs contrairement à un casque audio ce qui incite à augmenter le son.

               Par ailleurs ce paramètre est sans doute celui devant lequel l'homme est le plus vulnérable car un son devient potentiellement dangereux à partir d'un niveau sonore de 85 décibel, et étant donné que le son ne provoque une douleur qu'à une intensité de 120 décibel, l'oreille est régulièrement menacée de lésions irréversibles sans que l'on s'en rendre compte.

           Pour lutter contre ce danger permanent, la loi établit des niveaux à ne pas dépasser en particulier sur le lieu du travail .La  Loi sur le niveau sonore du lieu de travail impose un maximum 80 décibel par jour. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, le seuil de dangerosité d'un son prolongé est de 75db. Les boîtes de nuits et les salles de concerts doivent elles ne pas dépasser la moyenne de 110 décibels avec un maximum de 120 dB.

 

5.2.3       Dangers liés à l’impulsion:

 

        En effet les sons à caractère impulsifs sont très nocifs pour l'oreille (son inférieur à 1 seconde). Le tympan est retenu par des muscles qui peuvent adapter leur tension (tonus) lors d'un son continu afin de protéger le reste de l'oreille. Si ces sons sont trop brefs, les muscles ne peuvent pas s'adapter, le tympan réagit sans amortissements et transmet l'information qui risque d'endommager les cellules ciliées de l'oreille.      

 

5.2.4      Dangers liés à la durée du son et à la proximité d’émission :

 

       Plus l'exposition à un son est prolongée, plus il est dangereux pour l'oreille car les cellules ciliées n'ayant pas de plages de repos pour se régénérer sont détruites définitivement. Évidemment sa proximité rentre aussi en jeu car son niveau sonore est plus important de près que de loin.

 

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